Internet n'est pas mort, il a juste une drôle d'odeur
Lorsque j'ai mis en ligne ce blog il y a quelques années, j'ai longuement cherché à détourner des répliques de The Big Lebowski comme accroche. Ne trouvant rien de concluant, je me suis finalement tourné vers une valeur sûre : Frank Zappa.
“Jazz is not Dead, It just smells funny”.
Be-Bop Tango (Of the Old Jazzmen’s Church) dans Roxy & Elsewhere, 6min20.
Autant j’aime cette citation, autant son détournement s’est avéré un peu hors sujet, car mes articles publiés ces dernières années sont plutôt d’une obédience techno-enthousiaste.
Mais peut-être que c’était le destin ou le karma, car aujourd’hui, cette citation s’avère être un titre parfait pour cet article. Un article où je vais essayer d’expliquer pourquoi je trouve de plus en plus difficile d’être enthousiaste à propos d’Internet, mais aussi pourquoi je ne veux pas, ou ne peux pas, abandonner complètement. Et enfin, quelles pistes je compte explorer pour y parvenir.
Quelle est cette drôle d’odeur
C’est maintenant que ma baseline prend tout son sens, car cette drôle d’odeur, c’est celle de la merdification du web ! Le mieux est sans doute d’illustrer mon propos avec quelques anecdotes.
Il y a peu de temps, j’écoutais cet incroyable Tiny Desk Concert de Meshell Ndegeocello1 sur YouTube. Après quelques minutes, j’étais vraiment plongé dedans, l’émotion était là. Et tout à coup, patatras, une pub pour je ne sais même plus quelle connerie surgit, coupant tout, totalement au hasard. Merde.
Il y a quelques mois, j’ai profité de mon compte personnel de formation (CPF) pour suivre une formation chez Access42. Je me connecte donc sur le site du CPF via France Connect, je trouve la formation et commence mon inscription. Mais à la fin du processus, pour valider ma demande, on m’informe que l’identification via France Connect, le système d’identification d’État, n’est pas suffisante. Je suis obligé de m’authentifier avec l’Identité Numérique de La Poste, un système d’authentification privé. Non seulement je n’ai pas le choix, mais en plus je suis obligé d’avoir un smartphone ! Double merde.
Ma chérie et moi avons quitté les réseaux sociaux il y a un moment. Nous avons estimé que la nocivité de ces plateformes était trop importante (captation des données personnelles, patterns d’interface scélérats…) et que le courrier électronique (tant qu’il n’est pas géré par Google) restait un moyen efficace de garder le contact. Mais ce n’est pas vraiment une opinion dominante, et nos proches nous font régulièrement remarquer que nous nous isolons. Il est vrai qu’en n’étant plus sur les réseaux, nous manquons beaucoup de partages. Merde.
C’est même devenu un sujet récurrent lors des repas familiaux, où je me suis un jour entendu dire que “de toute façon, si on m’écoutait, on finirait tous en pagne, sur une pirogue à ramer au milieu de la mer…”. Merde récursif.
J’arrête ici mes anecdotes, il y en a tellement qu’on pourrait en faire une théorie. C’est d’ailleurs ce qu’a fait Cory Doctorow avec son concept d’enshittification. Si, comme moi, vous fulminez de ne plus pouvoir surfer sur le web sans une armure de plugins, je vous recommande deux articles en français pour vous sentir moins seul : Aux apatrides du web merdique2 et Tout devient de la merde et nous n’arrivons plus à nous en sortir. Et si vous voulez vraiment approfondir le sujet, je vous conseille les livres L’Utopie déchue3, Celui qui pourrait changer le monde4, ou encore L’Âge du capitalisme de surveillance5.
Je vais aussi en finir avec la métaphore scatologique, c’est dit, passons à la suite. Car, malgré tout, je ne pense pas qu’Internet soit encore mort6.
Internet n’est pas mort
Et c’est tant mieux parce que :
- la programmation web me passionne,
- la programmation web est mon métier, c’est donc Internet qui me fait vivre,
- c’est un (encore un peu) commun technique suffisamment riche de promesses pour ne pas envisager la désertion7, même si cela implique de devoir se battre.
Parce que lorsque l’on développe professionnellement des projets web, il faut, au quotidien, lutter contre ses penchants délétères. C’est mon métier depuis 20 ans, et le syndrome de l’imposteur ne m’empêche plus de faire ce constat. Mais je ne vais pas me relancer dans une longue complainte sur ce qui ne va pas, mais plutôt exposer les stratégies que j’adopte pour ne pas trop me décevoir chaque matin en partant au travail.
Et je vais commencer par le choix de mes outils de travail. Mes deux grands-pères, l’un était peintre en bâtiment, l’autre cheminot, m’ont appris que le rapport que l’on entretient avec ses outils en dit long sur celui qui les utilise. Dans le milieu du développement, on entend souvent dire que le meilleur outil est celui que l’on maîtrise, ou que peu importe la technologie, seul le projet final compte. Certes, ces deux lieux communs contiennent une part de vérité. Mais si cet outil que l’on connaît, ou celui qui a servi à créer un bon projet, s’avère moisi avec le temps, rend le projet difficilement maintenable, nécessite des investissements supplémentaires, vous rend dépendant des décisions d’une autre entité, n’est pas compatible avec des anciens terminaux ou exige des ressources matérielles démesurées… alors on ne se soucie sans doute pas vraiment du produit final, ni de l’utilisateur et/ou du client.
Ou bien, c’est que l’on s’est trompé d’outil et qu’il faut en choisir un autre. Personnellement, je me suis souvent trompé, et aujourd’hui, je m’oriente vers des outils qui peuvent paraître ennuyeux8, mais qui me semblent fiables et stables, plutôt que vers des outils innovants (ou trop souvent vendus comme tels). Cela fait sens9, car le culte de l’innovation n’est pas sans lien avec les fameux penchants délétères déjà mentionnés10.
Ensuite, j’attache une grande importance à l’accessibilité. Cela signifie que je ne me contente plus de regarder un score d’accessibilité généré par un outil quelconque en fin de projet, quitte à devoir pallier des manques en corrigeant un contraste ici ou en ajoutant un attribut aria là, juste pour obtenir un pourcentage d’accessibilité forcément imparfait11. Désormais, j’essaie de garder en tête ce principe retenu de mon passage chez Access42 :
L’accessibilité, c’est concevoir un site sans barrières qui empêcheraient l’utilisateur·trice d’être autonome.
Je considère que si une interface requiert une quantité excessive de code pour être accessible, c’est probablement qu’elle a été mal conçue dès le départ, qu’elle est bloquante. Bien sûr, rendre un projet accessible nécessite parfois du code spécifique, mais avant tout, cela implique de toujours penser à l’utilisateur·trice final·e, quel·le qu’iel soit, dans toute la diversité des besoins, et de réfléchir à ce que cette interface pourrait l’empêcher de faire. Cela fait longtemps que je développe des sites et des applications, mais, honnêtement, ma marge de progression en la matière reste impressionnante.
Enfin, et cela peut sembler évident, je m’interroge non seulement sur les projets sur lesquels je travaille, mais aussi sur l’état d’esprit avec lequel j’aborde les besoins exprimés. Je me pose donc cette question, qui fait entre autre consensus dans une démarche d’écoconception12 :
L’utilisation du numérique pour ce service est-elle vraiment nécessaire ?
Si l’on se la pose de manière rigoureuse, on réalise vite que beaucoup (moi y compris) ne le font pas toujours. Au passage, j’apprécie particulièrement la seconde question soulevée par les Designers Éthiques dans leur Guide d’écoconception de services numériques :
Existe-t-il d’autres solutions non-numériques pour répondre à ce besoin ?13
Et si tout le monde s’accorde sur la nécessité réelle du projet, alors il s’agit de réfléchir à la manière d’y répondre. Et là encore, ma façon d’aborder les choses a évolué. Je me souviens qu’à une époque, quand on me demandait en quoi consistait mon métier, je répondais souvent qu’il s’agissait de comprendre celui de mes clients pour ensuite le transcrire au mieux dans une application. Eric Evans et son Domain-Driven Design étaient passés par là.
Cependant, lorsque l’on développe pour le web, il ne s’agit pas de concevoir des systèmes aussi critiques qu’une gestion portuaire ou une tour de contrôle. Pourtant, cela ne nous empêche pas d’être parfois vaniteux en pensant que le web puisse remplacer une véritable activité. Résultat : on crée des applications qui prétendent retranscrire un métier, mais qui se traduisent par des interfaces limitées et souvent frustrantes. C’est une erreur de croire qu’un métier, même celui que l’on juge trop souvent rébarbatif comme l’administration publique, puisse se réduire à des interfaces web. En agissant ainsi, on limite l’autonomie des utilisateurs et des professionnels. Aujourd’hui, j’essaie plutôt de concevoir des outils qui apportent une aide, plutôt que de chercher à remplacer, ou prétendre remplacer, une activité. Au passage, si un projet amène à remplacer une activité, il ne devrait pas passer le stade de la première question !
En résumé, j’essaie d’exercer mon métier en choisissant des projets sans alternatives non-numériques, capables de donner de l’autonomie à leurs utilisateurs·trices, tout en utilisant des outils simples mais fiables.
Et je peux déjà entendre quelques remarques de mes collègues, du genre : “C’est bien beau de dire qu’il faut choisir ses projets ou sa techno, mais dans ma boîte, on ne me demande pas mon avis. Quant à l’accessibilité, on n’a même pas le temps de faire des tests…”
À cela, je peux répondre non plus avec des perspectives théoriques, mais avec du vécu ! Si ma façon d’aborder notre métier vous semble sensée, mais que votre cadre de travail ne vous permet pas de l’appliquer, alors quittez-le ! Quittez l’industrie du web. Faites de l’artisanat logiciel14. Montez des Scops15, ou rejoignez-en une qui résonne avec vos aspirations. Il en existe beaucoup : Access42, Bearstech, Fairness, HashBang, Incaya, Les Tilleuls, Ligeo Développement, noesya, Scani, Scopyleft, Spirkop, Troopers, Yaal…
L’une des principales qualités d’une Scop est son fonctionnement démocratique, où vous pourrez (parfois jusqu’à l’épuisement) remettre en question la manière d’exercer votre activité professionnelle. Au début, vous aurez peut-être peur de quitter une carrière, une course au salaire ou à la reconnaissance. Mais vous y gagnerez tellement humainement.
Et si vous n’êtes pas encore prêt·e à franchir le pas, devenez représentant·e du personnel et/ou syndiquez-vous16 ! Organisez une forme de résistance là où vous êtes, car rien ne devrait vous obliger à exercer votre métier pour un résultat (ou dans des conditions) que vous jugez toxique.
Renouer avec l’utopie
Mais finalement, tout ce que je viens d’exposer s’inscrit dans une perspective professionnelle, dans une démarche qui cherche à donner du sens au quotidien dans le cadre particulier du travail. Est-ce suffisant pour ne pas vouloir laisser sombrer Internet ? Après tout, je souhaite aussi la fin de nombreuses industries : celle du pétrole, de l’automobile individuelle, du tourisme de masse, des armes, du marketing… Sans doute, les personnes qui y travaillent trouvent également des façons de donner du sens à ce qu’elles font. Alors pourquoi Internet, ou plus largement le numérique, mériterait-il d’être préservé plus que les autres ?
J’ai lu Contre l’alternumérisme17, un livre qui m’a profondément marqué. Et curieusement, il ne m’a pas convaincu que l’utopie initiale portée par Internet ne valait pas la peine qu’on se batte pour elle. Cette utopie qui imagine l’internet comme un outil d’émancipation, d’inclusion et de démocratisation du savoir, comme un immense vecteur d’autonomie, aussi bien individuelle que collective.
Et la défense de cette utopie s’organise, en dehors des logiques économiques. Il existe d’ailleurs autant de courants dans ce web alternatif que de courants dans la gauche ou l’écologie politique : le slow-web, l’IndieWeb, le DIY Web, le permacomputing, le web analogique…18
Je trouve un certain équilibre en m’y investissant à mon niveau. Je suis par exemple convaincu qu’avec une démarche d’éducation populaire19, il est possible de faire d’Internet un outil convivial au sens où l’entendait Ivan Illich20. Ce n’est pas facile, mais avec un petit corpus de connaissances (DNS, serveur HTTP, HTML, CSS) et en collaboration avec le réseau des CHATONS, chacun devrait pouvoir publier sur le web. Peu importe quoi : des choses utiles, inutiles, belles, moches, géniales, absurdes, que ce soit du HTML brut, du Flash, un export HTML de Word ou de markdown transformé en HTML… Mais publier, prendre de la place, tisser des liens, en toute autonomie.
Je trouve également très motivante l’idée d’imaginer d’autres protocoles que celui du web, en tirant les leçons des détournements fourbes du protocole HTTP dans un environnement néolibéral. Je compte d’ailleurs explorer le protocole Gemini dans les mois à venir.
Enfin, et même si mes compétences techniques actuelles me font voir cela comme une montagne à gravir, les réseaux alternatifs me fascinent. L’idée de pouvoir déployer un réseau local géré par un collectif indépendant — un commun qui serait à la fois technique et social — me travaille depuis un moment. Et je rêve du jour où j’aurai à la fois le temps21 et les contacts avec d’autres personnes motivées pour rendre cela possible à l’échelle de ma ville. Sur ce point, je vous recommande le reportage Pour une poignée de gigabits.
En guise de conclusion
Je dois avouer que j’appréhende un peu ce moment de conclusion. Conclure, c’est normalement mettre un point final à quelque chose. Avec les articles teintés de techno-enthousiasme, c’est plutôt simple : on termine en affirmant si un outil est bon ou mauvais, ou si tel pattern de développement est utile ou non. C’est facile.
Il est bien plus simple d’être techno-enthousiaste que techno-critique.
J’ai partagé ici quelques réflexions et principes que j’essaie d’appliquer aujourd’hui dans mon métier de développeur web, ce que je pense être une manière raisonnable et honnête d’exercer cette profession. J’ai aussi évoqué mes tentatives et projets pour contribuer socialement avec mes compétences techniques. Mais, comme me le rappelait un ami, ce ne sont que mes stratégies pour gérer une belle dissonance cognitive.
Je suis parfaitement conscient que ces idées, à elles seules, ne suffisent pas à tracer la voie vers un web qui sortirait de sa spirale du pire. Elles définissent malgré tout une façon de lutter, à ma propre échelle. Et, même si cette lutte ne pourra pas empêcher Twitter (et oui, j’appelle aussi le FN le FN) de manipuler la prochaine élection présidentielle américaine, ni éviter que la démocratie ne se suicide à coups d’IA, elle a son importance22.
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Je n’allais évidemment pas mettre ici le lien de la vidéo sur YouTube et vous infliger les mêmes désagréments. Mais je vous encourage à regarder ce concert sur mon instance Invidious. Je ne pense pas que ce genre de système soit la solution idéale. Il faut trouver un modèle qui permette de rémunérer les musiciens, Tiny Desk, et le service d’hébergement. Mais, bon sang, faisons-le sans sacrifier ce pour quoi le groupe de Meshell et l’équipe de Tiny Desk ont investi leur talent, leur temps et leur énergie : un moment exceptionnel ! ↩︎
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Les paywalls auraient également pu être un bon exemple de merdification. À première vue, cela semble une solution raisonnable pour rémunérer les journaux. Mais sérieusement, à une époque où l’on devrait tous pouvoir se tenir informés, notamment en consultant des sources avec lesquelles on n’est pas forcément d’accord, ça devient très compliqué ! On n’a souvent accès qu’aux débuts d’articles, le reste étant envahi par des panneaux publicitaires. En solution non numérique, on peut aller acheter un exemplaire du Figaro au kiosque à l’autre bout de la ville (pour ne pas être reconnu). Sur le web, il faudrait souscrire à un abonnement. Et honnêtement, je doute qu’un lecteur du Figaro prenne un abonnement à Mediapart ou à Arrêt sur Images. Personnellement, je n’ai pas pris d’abonnement au Figaro ni au Monde. Résultat : chacun finit par ne lire que ce qui le conforte dans ses opinions… Merde. Bon, coup de chance, l’article que je cite a été “Élu gratuit par nos abonné.e.s” ↩︎
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TRÉGUER, Félix. L’Utopie déchue, Fayard, 2019. ↩︎
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SWARTZ, Aaron. Celui qui pourrait changer le monde ; écrits, B42, 2019. ↩︎
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ZUBOFF, Shoshana. L’Âge du capitalisme de surveillance, Zulma, 2022. Pour vous faire une idée générale du propos de l’autrice, vous pouvez écoutez Entretien avec Shoshana Zuboff : les mutations du capitalisme de surveillance à l’ère de l’IA, provenant du podcast Le Meilleur des mondes. ↩︎
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C’est un peu anecdotique, mais je trouve cela intéressant de constater que l’équipe éditoriale de Wikipédia valide cette théorie de l’internet mort comme une théorie conspirationniste. ↩︎
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Sur ce sujet de la désertion, un peu à la mode, mais qui peut s’envisager comme une solution efficace face au problème de dissonance cognitive, le livre Tout plaquer de Anne Humbert aux éditions Le Monde à l’envers a enrichi ma réflexion. ↩︎
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Bien sûr, je ne suis pas le premier à envisager une stack ennuyeuse. Vous pouvez lire Your tech stack is not the product sur le site de Mike Wakerly, Choose Boring Technology sur le site de Dan McKinley ou encore I’m a boring programmer (and proud of it). ↩︎
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Bon, c’est ici que je vais faire un lien vers le site de Ploum : La nouvelle informatique. J’aurais pu en faire beaucoup d’autres ! ↩︎
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Un article intéressant de Franck Aggeri sur OAC traitant de ce sujet : Comment rompre avec le culte de l’innovation ?. ↩︎
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Pour me tenir en alerte à propos de l’accessibilité, je suis les publications de Julie Moynat sur son site La Lutine du web. Je vous conseille par exemple cet article : Les outils de tests automatiques d’accessibilité ne devraient pas donner de score. ↩︎
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Ah, l’écoconception. En même temps, c’est certainement une démarche positive qui se diffuse gentiment dans notre industrie (Réaffirmons la radicalité du numérique responsable sur le site des Designers Éthiques). Mais, forcement, c’est également rempli de bêtises et/ou de récupérations (Écoconception des services numériques, et si ça ne suffisait pas ? sur le site de Richard Hanna)… ↩︎
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Si cette question vous intéresse également, il y a un échange captivant entre Marie-Cécile Godwin et Fanny Parise dans l’épisode 8 du podcast de Frugarilla : Rediriger la numérisation ?. ↩︎
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La question de l’artisanat me passionne, et j’espère écrire un jour un article clair sur mon rapport — sans doute un peu fantasmé — au travail de la main. Et je ne suis pas non plus le seul. Il existe un Manifest for Software Craftsmanship, qui s’inspirerait DU livre d’informatique qui m’a le plus influencé : The Pragmatic Programmer de David Thomas et Andrew Hunt. Mais en attendant, je ne peux m’empêcher de vous recommander deux autres livres en rapport avec ce sujet : La vie solide ; la charpente comme éthique du faire de Arthur Lochmann et Éloge du carburateur ; essai sur le sens et la valeur du travail de Matthew b. Crawford. ↩︎
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Une Scop est une Société coopérative de production. La confédération générale des Scop et des Scic en fait une bonne description sur son site : Qu’est-ce qu’une Scop ?. ↩︎
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Le secteur du numérique est, je crois, l’un des moins syndiqués (ok, je n’ai pas de chiffres précis à l’appui). Pourtant, imaginez l’impact d’une grève des travailleurs du numérique ! Trois jours sans hotfixes, sans redémarrage de serveurs… Ce serait un beau bordel. Il existe quelques syndicats spécifiques au numérique comme Solidaires Informatique ou cnt-so. ↩︎
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LAINAE Julia et ALEP Nicolas. Contre l’alternumérisme : pourquoi nous ne vous proposerons pas d’écogestes numériques ni de solutions pour une démocratie numérique, La lenteur, 2023. ↩︎
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Vous trouverez une belle tentative de cartographie de tous ces mouvements, réalisée par Kristoffer Tjalve et Elliott Cost sur le site Diagram Website. ↩︎
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Je parle bien d’éducation populaire ici, pas de vulgarisation ou de médiation… ↩︎
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ILLICH, Ivan. La convivialité et Énergie et équité, deux livres indispensables à mes yeux. Tout comme l’Éloge du suffisant d’André Gortz. ↩︎
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Je me suis intéressé à la question des réseaux alternatifs après avoir lu l’article de Kris De Decker, Comment créer un Internet low-tech, sur le site LOW←TECH MAGAZINE. Plus tard, j’ai entendu Gaël Musquet et Benjamin Bayart dans le premier épisode du podcast Numériques Essentiels 2030, intitulé Culture du risque et culture technique sont indissociables. Cela m’a tellement inspiré que, il y a un an, je me suis donné comme objectif de passer le diplôme de radioamateur d’ici cinq ans. Tic tac, tic tac… ↩︎
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Et ce sera ma dernière note \o/ Mais la question de la lutte me préoccupe profondément, tout comme elle semble préoccuper beaucoup de gens autour de moi. À ce sujet, je suis convaincu que l’approche de Barbara Stiegler, dans son livre Du cap aux grèves. Récit d’une mobilisation, m’a été d’une grande aide. ↩︎